Tour d’horizon des différents types de rédaction

Tour d’horizon des différents types de rédaction

Lorsque j’ai décidé d’entreprendre dans la rédaction technique, j’ai découvert que des interrogations persistaient autour de ce métier : « tu évolues dans la rédaction Web, c’est bien ça ? », « la rédaction technique, quèsaco ? », « tu rédiges des articles pour les sites Internet ? »…

Ces réflexions m’ont menée au constat que le monde de la rédaction est bien vaste, et tant mieux. Mais aussi que certaines zones d’ombres subsistent.

C’est la raison pour laquelle je voudrais dans cet article faire un tour d’horizon des différents types de rédaction que j’ai rencontrés dans le cadre de mes lectures au cours de ces derniers mois.

Le copywriting

Je commencerais par la rédaction persuasive, plus communément connue sous la terminologie de copywriting.

Un copywriter écrit pour convaincre, persuader et inciter le lecteur à une action particulière. Bien souvent, il s’agira d’un achat, d’une souscription à un abonnement, d’un clic sur un lien…

Ce spécialiste des belles tournures de phrases va utiliser les mots justes pour attirer les lecteurs vers un but bien précis. Idéalement, dans l’immédiat, à court terme. Il va jouer sur l’émotion, l’affecte et le sentiment d’urgence.

Son objectif est de viser juste (la bonne audience) et vite.

La rédaction Web

Un rédacteur Web, quant à lui, rédigera des contenus de qualité pour les sites Web afin d’informer et d’éclairer son auditoire sur un sujet bien précis. Il va rédiger des fiches « produits », des articles de blog, des livres blancs… tout contenu Web dans l’objectif de fidéliser une audience ciblée. La finalité est, à moyen ou long terme, de gagner la confiance de cette audience et la convertir en client.

On rajoute une couche et on parle maintenant de rédacteur Web SEO. Car tout rédacteur Web n’est pas nécessairement un rédacteur Web SEO. Ce dernier rédige toujours du contenu Web mais il est en quête de l’optimisation de la visibilité du site pour les moteurs de recherche.

En effet, SEO, de l’anglais Search Engine Optimization, est un terme qui définit des méthodes d’optimisation pour les moteurs de recherche. Le principe est que tout article présent sur la toile doit être visible et donc apparaître au plus haut dans les résultats des moteurs de recherche ; soit dans la première page et idéalement dans les 5 premières places. Pour cela, ce procédé se base sur plusieurs méthodes qui peuvent atteindre un certain niveau de technicité (la recherche de mots-clés, l’optimisation des images pour le référencement, la structuration du contenu …) dans l’objectif d’apporter un maximum d’informations aux robots d’indexation de contenus qui vont rehausser l’article aux premiers plans des recherches des internautes.

La rédaction claire

La rédaction claire, notion découverte grâce aux publications d’une experte en la matière, Anne Vervier, est une méthode qui va permettre de rédiger de façon claire et compréhensible les documents professionnels.

Stop aux acronymes, aux termes complexes et alambiqués, aux abréviations… En une phrase :

« Un document en langage clair est compris dès la première lecture par le public auquel il s’adresse. Correctement et sans aide. »

https://www.redaction-claire.com/le-langage-clair/

La rédaction claire cible les textes dits « utilitaires » à savoir les courriers administratifs, juridiques, commerciaux, etc. à destination du grand public.

Notons tout de même que la rédaction claire est une manière de rédiger et non pas un type de rédaction. Son objectif, comme son nom l’indique si bien, est la clarté et la lisibilité pour tout lecteur, quel que soit le type de support (Web, documentation technique ou scientifique…).

Source : https://www.avecdesmots.com/

La rédaction scientifique

« Le rédacteur scientifique est l’auteur de textes traitant d’activités scientifiques, dans un contexte de journalisme, d’information ou de vulgarisation. »

Le grand dictionnaire terminologique de l’Office québécois de la langue française

On parlera d’articles de recherche, de cas cliniques, d’articles de synthèse (les revues bibliographiques) rédigés par un chercheur, un expert, un doctorant ou un scientifique. Ces contenus sont destinés à être évalués par un comité scientifique et ensuite à être publiés dans les sites de référence.

Un rédacteur scientifique se distinguera par son style de rédaction : un raisonnement structuré, des propos logiques, un vocabulaire approprié et en adéquation avec le type de lectorat. On pourra dans ce cadre se permettre d’utiliser le « jargon » propre à la thématique lorsque la revue n’est pas destinée à un large public.

La rédaction technique

On arrive enfin à mon #jobadoré : le rédacteur technique.

« Le rédacteur technique est la personne chargée de concevoir et de rédiger, d’une manière logique et concise, des brochures, des guides ou autres documents papier ou électroniques décrivant notamment l’installation, le mode d’emploi ou l’entretien d’appareils mécaniques, électroniques ou autres. »

Le grand dictionnaire terminologique de l’Office québécois de la langue française 

La rédaction technique consiste à transmettre par écrit une information claire, précise et exploitable sur un produit ou un service.

Il s’agit d’un métier qui requiert un savant mélange de rigueur et de créativité. Un document technique peut se rapporter à différents secteurs d’activité : Ingénierie, Industrie, Finance, Recherche & développement… Son objectif est d’expliciter un outil, un système d’information, des essais scientifiques…

Comment faire pour que cette documentation technique, qui de prime abord pourrait paraître complexe et dotée d’une terminologie rébarbative, soit plus conviviale et demeure accessible ?

🎯 Identifiez la cible. Qui va lire ce contenu ? Est-ce que cette cible appartient à un même type de profil ou à une même catégorie socio-professionnelle ?  Si oui, il va falloir opter pour une terminologie et un degré de technicité en adéquation avec la population visée. Un lecteur qui n’arrive pas à comprendre va très vite baisser les bras et n’ira pas au bout de sa lecture. De même, écrire pour un ingénieur ou un chercheur requiert que les sujets soient approfondis et vous devrez acquérir l’expertise nécessaire pour répondre à leurs attentes.

En revanche, si les utilisateurs proviennent de différents horizons et sont dotés de backgrounds dissemblables, il est primordial de trouver un équilibre au niveau de la technicité de votre document. Il devra être ni trop ennuyeux, ni trop complexe.

💯 Le contenu se doit d’être soigné et concis. Évitez les informations superflues, les données redondantes. Le principe KISS (Keep It Simple, Stupid), qui n’est pourtant pas spécifique à la rédaction technique mais plutôt au monde du développement logiciel, s’applique bien à notre sujet. Ce principe préconise la simplicité, d’aller directement au vif du sujet sans rendre les choses plus compliquées qu’elles ne le sont.

Comme le citait si bien Antoine de Saint-Exupéry (Terre des hommes, 1939)  « Il semble que la perfection soit atteinte non quand il n’y a plus rien à ajouter, mais quand il n’y a plus rien à retrancher. »

📋 Ne pas négliger de rédiger un plan. Cela vous permettra de clarifier vos idées et de donner une structure à votre écrit. De même, le lecteur a besoin de comprendre l’organisation générale des différents éléments de son manuel d’utilisation ou du livre blanc en sa possession pour identifier les thèmes abordés ou effectuer ses propres recherches.

📈 N’hésitez pas à ajouter des schémas, des infographies. Plus les informations sont complexes, plus il est judicieux de les expliquer par des images ou par des cartes mentales ou par tout autre support visuel permettant de mieux saisir les différents principes à comprendre mais aussi de les retenir. Les utilisateurs dont la perception visuelle est le moteur principal seront bien heureux de s’appuyer sur de tels supports.

🕵️‍ Et enfin, même si cela semble être une évidence, ne ratez surtout pas la phase de révision et de relecture. Prenez du recul et encore une fois, mettez-vous à la place de votre audience. 

Vous noterez que ces tips sont valables pour la majorité des types de rédaction. Car, oui, la rédaction Web, le copywriting, la rédaction scientifique… sont effectivement des techniques différentes, notamment sur leurs contextes, leurs objectifs et leurs audiences cibles. Il n’en demeure pas moins que ce sont des écrits qui requièrent invariablement une identification précise de la cible, de la rigueur, de la concision, un plan clair et structuré et bien souvent l’apport d’illustrations et de graphiques.

La rédactologie

Pour conclure mon tour d’horizon, et étant une amoureuse des mots, plus particulièrement des nouvelles terminologies que je découvre au fil de mes lectures, je voudrais introduire dans cet écrit la notion de rédactologie.

« La rédactologie est la discipline qui étudie les pratiques professionnelles de la rédaction, aussi bien du point de vue des rédacteurs que des lecteurs (ou utilisateurs). Son objet central est le produit qui résulte d’un processus d’écriture. Ce processus va de la planification des activités à la relecture et à la révision finale, en passant par la sélection, la structuration et la mise en texte de l’information. L’ensemble des opérations reposent sur l’analyse de mandat, d’où émane la stratégie d’écriture. »

Source : Rédactologie/Discourse and Writing

Encore là un vaste sujet qui gagnerait à être approfondi par les spécialistes de la rédaction, tous genres confondus. Peut-être pour un prochain article ?